Daniel Chevillot donnera cette conférence le 11 Février à 14H30 dans la salle du pont neuf. C’est l’occasion de remettre ces peintures dans leur contexte et de nous donner des clés de lecture.
« Forgé à partir de mythes antiques, l’enfer médiéval dont la représentation se développe à partir du XIème siècle devient, dès le XIIème siècle, l’élément majeur du système chrétien en promettant une rétribution des actes accomplis et en montrant que le salut ne peut passer que par l’Eglise. Cette représentation s’appuie sur des images types, des standards mais c’est aussi – et surtout – un lieu privilégié d’expression d’un imaginaire négatif véhiculant les peurs ancestrales des hommes. La vision de l’enfer d’Asnières, qui occupe une large place sur le mur ouest, est une des plus aboutie de son époque (vers 1200). Elle exprime la position de l’évêché du Mans (Nicolas le commanditaire est le doyen du chapitre, seigneur d’Asnières et futur évêque) dans un contexte de forts débats théologiques sur la conception de l’enfer avec l’apparition récente (milieu du XIIème) de la notion de purgatoire. L’artiste – les artistes – en s’appuyant sur une composition originale en cercle, créatrice de mouvement (opposée donc aux images linéaires de l’enfance du Christ), a su faire une œuvre originale (traitement de l’avarice). La vision d’Asnières est elle si effrayante que ça ? N’est elle pas plutôt porteuse d’espoir ? .. »